Abstrakt: | L’oeuvre de Bernard-Marie Koltès, mort prématurément à l’âge de 41 ans,
est le lieu de perpétuelles interrogations sur des problèmes d ’importance
majeure pour l’homme, pour le monde, des problèmes de la Vie et de la Mort,
de l’Amitié et du Crime. Toutes ces questions intriguent, inquiètent, constituent
une curieuse suspension, restent pour nous des énigmes, certaines
ouvrent sur de nouvelles questions. Ce qui est intéressant dans cette oeuvre
c’est que Koltès ne nous donne aucune réponse, ne résout aucun de tous ces
problèmes posés, ne suggère même pas de solution. Là, il se tait. Mais « si le
texte donne toutes les réponses - comme l’écrit Anne Ubersfeld - à quoi bon
la scène?». Dans le présent article nous tâcherons d ’analyser les
moyens, les mécanismes du jeu avec le silence dans les textes mêmes de pièces
et nous verrons comment les réalisations scéniques, notamment celles de
Patrice Chéreau, cherchent à donner des réponses, à exploiter ce non-dit
koltèsien. |